Histoire du Père Noël

Le Père Noël est un personnage légendaire lié à la fête de Noël. Bien que la tradition du Père Noël ait des origines en Europe du Nord, il est popularisé aux États-Unis au XIXe siècle. Le terme « Père Noël » apparaît plus tardivement en France, au début du XXe siècle[1]. Qu’il soit appelé Father Christmas ou Santa Claus en anglais, Weihnachtsmann en allemand, ou Père Noël, sa fonction principale est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au 25 décembre.

Le Père Noël est l’équivalent français du Santa Claus américain dont le nom est lui-même déformation du Sinter Klaas (Saint Nicolas) néerlandais. Il est aussi largement inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, à la fête du milieu de l’hiver, la Midtvintersblot, ainsi que du dieu celte Gargan, (qui inspira le Gargantua de Rabelais) et du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. De Julenisse, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge.

Même si le mythe peut varier fortement d’une région à l’autre, notamment à cause du climat du 25 décembre qui peut aller du plein hiver dans l’hémisphère nord au plein été dans l’hémisphère sud, on l’imagine généralement comme un gros bonhomme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche ; des lutins l’aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d’un traîneau volant tiré par des rennes (ou sur une planche de surf en Australie[2]).

Il entre dans les maisons par la cheminée (s’il y en a une) et dépose les cadeaux dans des chaussures disposées autour du sapin de Noël ou devant la cheminée (en France), dans des chaussettes prévues à cet effet accrochées à la cheminée (en Amérique du Nord et au Royaume-Uni), ou tout simplement sous le sapin. En Islande, il dépose un petit cadeau dans une chaussure que les enfants laissent sur le bord d’une fenêtre dès le début du mois de décembre.

Au Québec, les cadeaux au pied du sapin sont de mise, en plus des « bas de noël » disposés sur la cheminée dans lesquels on met les petites surprises.

En Europe, les rituels liés à l’approche de l’hiver sont ancestraux. Une tradition païenne voulait que, pour exorciser la peur de l’obscurité, les jeunes hommes se grimaient et allaient de maisons en maisons pour quémander des offrandes.

Au Moyen Âge, l’Église catholique décide de remplacer les figures païennes par des saints.

Par le nom de « Saint Nicolas », elle désigne Nicolas de Myre, un personnage qui vécut au IVe siècle au sud de la Turquie actuelle près d’Antalya, contemporain de la dernière vague de persécutions et du Concile de Nicée, moment important du christianisme. Au XIe siècle, sa dépouille est volée par des marchands italiens, mais ils laissent sur place un morceau de crâne et de mâchoire. Rapportée à Bari en Italie, la relique produirait des miracles. Selon la légende, il aurait ressuscité trois enfants trucidés par un horrible boucher. Il est alors présenté comme le saint protecteur des tout-petits.

C’est pourquoi, en sa mémoire, le 6 décembre de chaque année, principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est (notamment dans l’Est de la France à Nancy et St-Nicolas-de-Port), la coutume veut qu’un personnage, habillé comme on imaginait que saint Nicolas l’était (grande barbe, crosse d’évêque, mitre, grand vêtement à capuche), va alors de maison en maison pour offrir des cadeaux aux enfants sages.
C’est au XVIe siècle, que la légende du saint s’enrichit avec le personnage du père Fouettard qui punit les enfants désobéissants (selon certaines traditions, celui-ci serait en fait le boucher de légende). Ce personnage disparaît lors du passage au mythe de Santa Claus.
En France, à partir du XIIe siècle également, le vieux qui présidait ce cortège, sera appelé « Noël ».

À la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus (le Christkind allemand). Les protestants français; les huguenots, a plus part des calvinistes, prient Saint Nicolas leur Patron saint. C’est aux Pays-Bas que saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l´influence des huguenots. Étrangement, au Canada, les francophones catholiques utiliseront longtemps le personnage de l’enfant Jésus, alors que Santa Claus se chargera de distribuer des cadeaux aux petits anglophones. De même, bien avant la popularisation du père Noël, les catholiques français attribuaient au Petit Jésus les cadeaux de la nuit de Noël.

Au XVIIIe siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. C’est le retour du petit peuple des fées, des elfes et du vieil homme de Noël ((de)Weihnachtsmann) qui distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.[réf. nécessaire]

En 1821, le livre A New-year’s present, to the little ones from five to twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York. Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traineau tiré par des rennes[3]. Le 23 décembre 1823, le journal Sentinel de Troy, dans l’État de New-York, publie anonymement le poème A Visit from St Nicholas, qui sera attribué au pasteur américain Clement Clarke Moore dans ses œuvres complètes en 1844, dans lequel saint Nicolas est présenté comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes nommés Fougueux (Dasher), Danseur (Dancer), Fringant (Prancer), Rusé (Vixen), Comète (Comet), Cupidon (Cupid), Tonnerre (Donder) et Éclair (Blitzen). Ce poème a joué un rôle très important dans l’élaboration du mythe actuel. Après le journal Sentinel en 1823, il fut repris les années suivantes par plusieurs quotidiens américains, puis traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier[4].

On a longtemps cru que la fête de saint Nicolas était réapparue à New York durant la guerre d’indépendance, en ravivant la mémoire de l’origine hollandaise de la ville, autrefois appelée Nouvelle-Amsterdam, mais cette thèse a été réfutée par Charles W. Jones qui affirma ne pas avoir retrouvé de documentation pour l’étayer[5]. Howard G. Hageman, qui maintient l’existence d’une fête populaire de saint Nicolas chez les premiers colons hollandais de la vallée de l’Hudson en dépit de l’hostilité de la hiérarchie protestante, affirme cependant que cette tradition hollandaise de fêter saint Nicolas avait complètement disparu lorsque Washington Irving fonda la St. Nicholas Society of New York en 1835[6].

C’est vers 1850 que le passage de la célébration de la Saint-Nicolas à celle de Noël se fixe au Royaume-Uni, en lien avec Charles Dickens et ses « Livres de Noël ».

En 1860, le journal new-yorkais Harper’s Illustrated Weekly représente Santa Claus vêtu d’un costume orné de fourrure blanche et d’une large ceinture de cuir. Pendant près de 30 ans, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste du journal, illustra par des centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus et donna au mythe ses principales caractéristiques visuelles : un petit bonhomme rond, vêtu de fourrure, la pipe au coin de la bouche comme un Hollandais (notamment dans un livre en couleur de 1866 intitulé Santa Klaus and his works où la couleur rouge de l’habit est établie, mais pas encore le blanc de la fourrure parfois de couleur sombre). C’est également Nast qui, dans un dessin de 1885, établit la résidence du Père Noël au pôle Nord. Cette idée fut reprise l’année suivante par l’écrivain George P. Webster[4].

L’idée selon laquelle le Père Noël aurait été dessiné par la compagnie Coca-Cola en 1931 est une légende urbaine[7],[8]. Une étude de la représentation du Père Noël dans les années précédentes montre en effet que l’aspect qu’on lui connait aujourd’hui était déjà répandu, y compris sa couleur rouge, utilisée dès 1866[9]. Avant Coca-Cola, de nombreuses firmes avaient déjà utilisé son image dans des publicités, comme par exemple le fabricant de stylos Waterman en 1907, le manufacturier de pneumatiques Michelin[9] en 1919 ou le fabricant de savon Colgate en 1920. Par contre, il est vraisemblable que Coca-Cola a largement contribué à fixer l’image actuelle[10].

En France, les catholiques, qui depuis longtemps s’échangeaient des petits cadeaux le soir de Noël en l’honneur de la naissance du Christ, résistèrent longtemps au « père Noël », patronyme qui désignera le personnage popularisé en France par les Américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale mais il était déjà présent depuis quelques dizaines d’années[réf. souhaitée].

Aujourd’hui, le Père Noël est également utilisé le 25 décembre, dans des pays n’ayant pas de tradition chrétienne, tels que la Chine, comme outil de vente et comme occasion de faire des cadeaux, de décorer la ville et de réunir la famille.

La hotte du père Noël peut être un panier ou alors être une sorte de grand sac marron, dans lequel les cadeaux de tous les enfants doivent être entreposés.

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